Techniques mixtes sur toile – collages, perforations, pions colorés, fragments imprimés

3 x 150 x 50 cm

Le corps féminin se fait ici champ de tension : entre fonction et marchandise, entre désir et valeur.

Silhouettes évidées, traversées de signes familiers, elles portent l’empreinte d’une mémoire domestiquée, assignée à l’usage. Autour d’elles, les fragments perforés — images trouées, restes dispersés — matérialisent une économie souterraine où l’intime devient jetable, réduit à des débris d’images.

Les jetons translucides, enchâssés dans la chair, disent la logique du jeu : l’existence comme mise, le hasard truqué, l’Être compté en unités de valeur. Quant aux confettis tombés au sol, ils sont les vestiges d’une fête consumée — traces d’un spectacle où la chair s’échange et s’épuise.

Jetons d’Être met en lumière une infamie contemporaine : celle d’un monde qui transforme l’humain en monnaie.

Alors, face à ces silhouettes fragmentées, une question demeure :

Sommes-nous encore corps vivants, ou déjà les jetons d’un jeu qui nous dépasse ?